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Mark Cohen – Low Ideas
Mark Cohen – Low Ideas à La Fab : la rue en fragments nerveux
À La Fab Agnès B, l’exposition Low Ideas de Mark Cohen frappe d’entrée par son énergie brute. Cohen photographie la ville comme on fouille dans une doublure trouée d’un vieux pardessus : on y trouve des pièces, des chutes, des anciens tickets de cinéma des 7 parnassiens… Mais au-delà de ça on y trouve surtout une vérité sur nos vies. Les tirages argentiques découpent la rue en éclats dispatches : pieds d’inconnus, rebords de trottoirs crasses, objets abandonnés, bouts de vêtements attrapés au vol, gobelets décomposés. Toutes les preuves d’un monde qui ne se voit qu’en baissant les yeux.
Ce qui surprend, c’est la manière dont ces images de détritus gardent pourtant une profonde humanité. Impossible de ne pas penser à Mary Ellen Mark : la même attention pour les marges, les silhouettes périphériques, les récits qui n’ont pas de voix. Mais là où Mary Ellen Mark cherchait l’empathie, Cohen cherche la secousse. Elle dévoile la fillette à la cigarette, lui s’attarde sur le mégot laissé là statique sur le sol. Deux façons d’atteindre la fragilité du monde.
Low Ideas montre une ville cabossée mais vibrante, une esthétique du détail qui devient presque un langage. Ce sont des instantanés faits de hasard, de tension et de proximités intrusives.
Chevaleret





